mardi 6 décembre 2011

« L’affaire Jacques Fesch n’est pas une erreur judiciaire, mais une erreur de justice »

Suite à notre post sur les figures d’espoir qui ont marqué la prison par la lumière de leur conversion, Quentin Toury, petit-fils de Jacques Fesch et vice-président délégué général de l’Association des Amis de Jacques Fesch*, a souhaité compléter le portrait que nous avions brossé à grands traits de l’histoire de son grand-père. Explications par l’un des meilleurs connaisseurs du dossier.

A partir de quand Jacques Fesch est passé de la figure d’assassin à celle de saint ?
Très tôt, dès l’affaire judiciaire, sa conversion radicale est connue de certains. Jacques Fesch n’en fait jamais état à son procès, mais déjà, elle est connue. Ainsi le journaliste Max-Pol Fouchet (p. 220 du document) qui dans l’émission de l’ORTF, « Le fil de la vie», incita ses téléspectateurs à écrire au président de la République pour lui demander la grâce du jeune homme. Plus de 5000 lettres parvinrent à l’Elysée, sans succès. René Coty était convaincu de l’inutilité d’appliquer la peine capitale à cet homme qui n’était plus celui qui avait tué et qui avait changé fondamentalement en prison. Mais, tout catholique qu’il fut, le Président ne trouva pas les forces et le courage de s’opposer à la pressante insistance des syndicats de Police et d’une grande part de l’opinion publique qui réclamaient la tête « d’un tueur de flic ».